mardi 9 février 2010

Une étrange maladie

Si Mademoiselle Marie s'avoue beaucoup moins présente de la blogosphère par les temps qui courent, c'est qu'elle prétend être une élève assidue et que, à son grand désarroi, l'entretient d'un blog ne donne pas de crédits. C'est également pourquoi ses chroniques, comme celle-ci, sont très teintés par sa vie d'étudiante modèle.

---

À première vue, un cours au collégial peut malheureusement être d'une platitude assommante, mais j'ai récemment expérimenté ce loisir ô combien riche et fascinant qu'est l'observation des spécimens (semi-)présents dans ladite salle de cours.

Cela dit, baignant dans ce plasma composé presque essentiellement d'individus en sciences humaines (qui regroupe malheureusement assez souvent les individus qui ont une idée assez floue de leur avenir professionnel et qui ne sont pas assez performants et ambitieux pour être en sciences de la nature) j'ai été en mesure de dresser un portrait assez fidèle du visage de la florissante jeunesse québécoise au seuil de la vingtaine.

Les observations qui suivent ont été recueillies dans l'environnement contrôlé d'un cours de français du collégial. Les sujets étudiés avaient à choisir un article de journal du domaine culturel et le présenter aux autres sujets présents.

Le trois-quarts des spécimens étudiés ont choisi un article sur le film Avatar. Ils ont retenu le nombre de millions que le film récolté au box-office, qu'il y a des grandes bibittes bleues et c'est pas mal tout. L'autre quart avait un article sur la remise des Grammy Awards et un d'entre eux avait même choisi un article traitant de la tenue des stars de cette cérémonie.

---

Magnifique. J'avais envie de mourir. Être à la place de l'enseignante qui a du s'enfiler l'un après l'autre les exposés, j'aurais pleuré ma mère. Comment tu fais après pour leur parler de ce qui se fait ici quand tu sais qu'ils en ont rien à foutre?

Pour eux, c'est ça la culture : c'est power américain, ça se compte en bidous, pis ça porte des robes à paillettes. Ça en dit long.

Mais il ne faut quand même pas trop les blâmer, ces jeunes qu'on dit dans la fleur de l'âge, parce que pour beaucoup, la culture, ils en entendent juste parler à l'école. Et comme souvent école = ennui et que école = culture, on comprend vite que culture = (je vous laisse deviner...)

Qu'est-ce qu'on doit faire? Je ne sais pas.

M'insurger ne changera sans doute pas grand chose, mais je le fais pour me rassurer un peu. Pour me rappeler qu'il y a au moins moi, et quelques autres sans doute, qui ne suit pas encore complètement atteinte par cette curieuse maladie.

Car oui, la contamination culturelle de nos voisins du sud a atteint des proportions pandémiques et il n'existe pas encore de vaccin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire