mardi 24 novembre 2009

Lecteurs et lectrices avides de nouveauté (s'il y en a...), je vous en prie, ne désespérez pas! J'ai bien trop aimé mon expérience de blog pour vous laisser tomber comme ça;.

jeudi 12 novembre 2009

Chronique sur la vie, parce que la A(H1N1) ne m’a pas encore eue...

Tu parles d’un titre!

Je sais, en matière d’originalité, ce n’est pas ce qu’on a vu de mieux. Mais qu’est-ce que vous voulez, ce titre-là me suit depuis le début de la semaine et refuse de me lâcher.

Je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs. Probablement à cause de cette satanée grippe qui va bientôt nous rendre tous débiles. Même si je m’efforce à lui démontrer une indifférence glaciale, moi, quand je pense à cette pandémie j’ai sûrement quelque chose qui me flotte au dessus de la tête. Un gros point d’interrogation, oui.

Il peut avoir autant de significations au mot vie qu’il y a d’âmes humaines sur le globe, mais des fois, j’ai l’impression qu’on est plusieurs à oublier ce que ça veut dire. Que l’emballage nous importe plus que ce qu’il y a à l’intérieur. Et souvent, c’est du suremballage.

Il y a aussi sur- comme dans…

SURPROTECTION. Terrifiés à l’idée de voir notre petit corps flancher, on est morts de peur si par malheur on entend ces mots qui finissent en -ie : maladie, allergie, épidémie, bactérie... On ne prend pas de chance alors, vite, avant qu’il soit trop tard, on vaccine, on met un casque et une armure et on enrobe le tout d’une bonne dose de Purell.

SURFACE. Un corps en santé, pour plusieurs, ce n’est pas encore assez. Il faut cultiver notre body. Quittes à le détruire et le reconstruire après pour exhiber enfin une physionomie digne d’un dieu grec ou de Ken et Barbie. Et comme la nudité n’est pas dans nos habitudes et que notre climat ne nous permet pas de jouir de la vie en tenue d’Êve, il faut aussi songer à se mettre quelque chose sur le dos. Et ça doit être beau.

SURCONSOMMATION. Puis il y a aussi toute cette bouffe qu’on ingère. On mange comme on achète : toujours dans l’excès, comme si, d’un jour à l’autre, on devait faire face à une terrible famine ou une crise économique. On provisionne, on pense à plus tard, on remplit le petit cochon. Ça ne sert à rien de penser à maintenant car, de toute façon, c’est l’avenir qui est incertain.

Des sur-, il y en aurait eut beaucoup d’autres…

Ce qui est terrible dans tout ça, c’est qu’on devient esclave du trop qu’on génère. Parce que plus on en fait, plus on sent qu’on a besoin d’en faire. On doit fournir à combler les besoins toujours plus grands et nombreux qu’on s’est nous-mêmes créés.

Oui, on veut rester en vie. Oui, on veut en profiter. Mais comment allons-nous y parvenir si notre existence est enterrée sous un tas de gugusses? À la place de passer notre temps à en mettre et en mettre pour finalement avoir l’air de, pourquoi est-ce qu’on n’essaierait pas juste d’être?

***

Une victime.
La simplicité volontaire semblerait la solution idéale, mais je dois dire que l’appliquer serait une toute autre chose. J’ai grandi dans un milieu qui m’a présenté une certaine idée de ce qu’est la vie. Certains éléments ne me sont aucunement nécessaires, j’en conviens, mais ce n’est cependant pas aisé de se départir des choses auxquelles on se sent profondément lié. Si on me les enlevait, ce serait l’équivalent d’une amputation.

Tant bien que mal, je fais des efforts pour vivre la vie d’une façon presque primitive. De goûter chaque moment, chaque bouchée sans penser à la prochaine qui s’en vient. J’essaie, mais j’échoue souvent. Et pour continuer, je m’accroche à ce que me répétais mon père :

Moment présent, Marie!
595 mots