mercredi 27 janvier 2010

Le grand retour

Zénifiée par mon séjour champêtre, plus sereine qu'un moine bouddhiste en méditation, c'est dans l'objectif de combattre la dépression pré-rentrée qui s'abat sur nous, les étudiants, que je me suis équipée d'un moral à tout casser et de shakras bien équilibrés.

Il est vrai qu'après avoir joyeusement brûlé son horaire et après s'être tenu pendant de nombreux jours à une assez grande distance de la damnée bâtisse, on avait presque oublié son existence. Mais comme un boomerang, on revient inévitablement se heurter, que dis-je, se fracasser contre ses murs de brique.

C'est à reculons et pris de hauts-le-cœur qu'on retourne à cette prison, ce dépotoir, cette maison des horreurs, cet abattoir... Il revient, en effet, à chacun la liberté de nommer affectueusement son établissement scolaire selon le degré de dégoût que ce dernier lui inspire.

Et une fois le pied mis à l'intérieur, oubliez-ça, there's no turning back, on s'enfonce pour quinze terribles semaines de râles et de grincements de dents. On rage, on crie contre ses ignobles gens qui bousculent notre rythme biologique en nous demandant une quantité de travail que pas même un dieu olympien n'en viendrait à bout.

Tenus en laisse, on tente de tenir jusqu'à la fin de la session, la langue à terre, étouffées sous une chaîne de montagne de travaux. Et on finit cernés jusqu'au nombril, le café étant le seul élixir qui maintienne notre pauvre carcasse amochée encore un peu en vie.

Enfin, j'exagère.

Je suis un de ces rares et curieux spécimens pour qui l'odeur de la rentrée a un parfum agréable.

lundi 18 janvier 2010

J'@I F@IM !

Après m'avoir scrappé le foie/les pieds/les cordes vocales/la tête en attrapant au vol (presque) toutes les occasions de festoyer qui se sont présentées à moi, je me suis dit que rien ne valait mieux que l'air frais de la campagne pour se remettre de ce joyeux temps des fêtes qui détruit nos corps et nos portefeuilles.

Migration vers le patelin maternel exécutée, retrouvailles avec le lit simple effectuées, je me suis réveillée le lendemain et ça sonnait la maison vide (pour les néophytes, imaginez ici un bruit de vent et/ou de calorifère d'un certain âge).

Là, j'ai un peu freaké à l'idée de devoir passer une journée entière à me tenir compagnie alors je me suis organisé un petit tête à tête avec l'ordinateur.

Eh ben, j'y ai passé la journée.

Pas extraordinaire à première vue. Mais assez troublant pour en faire une réflexion.

J'ai constaté mon cyber-appétit sans cesse grandissant. Et la chasse que j'entreprends quotidiennement.

Dans la grande forêt du web 2.0, je traque les scoops, les nouveaux bands, les sorties de disques, de livres, j'attrape ce qui se dit sur Twitter et j'appâte les suiveux potentiels, je me gave de nouvelles pages auxquelles je m'abonne, je consomme régulièrement une bonne portion de vidéos et tout ça, sans vomir.

Nécessaire? J'imagine que non. Difficile de s'en passer cependant. Y'a du stock de disponible et quand on pense avoir atteint les limites, on est surpris de voir ces mêmes limites être encore repoussées. C'est diablement tentant de chercher à en savoir toujours plus, surtout lorsque vous avez les mots curiosité et perfectionnisme inscrits dans votre CV.

Alors, s'il faut savoir poser ses propres limites, où faut-il le faire? Peut-on se surinformer en utilisant le web?

Pour l'instant, j'hésite.
Je feel presque coupable de passer beaucoup de temps les yeux vissés sur mon écran. En même temps, je suis convaincue que le contenu que je bouffe m'est pertinent et utile et je me trouve incapable d'identifier ce qu'il y a de fondamentalement mal là-dedans. À moins que ça m'empêche de faire autre chose...

Enfin, elle est peut-être là, la limite.